Les hindous préparent l’anniversaire de Ganesh

 

Paris(XVIIIe ), hier. À l’intérieur du temple Sri Manicka Vinayakar Alayam, des dizaines de personnes sont venues bénir la statue du dieu Ganesh. | (LP/BAVEREL.)

A la veille de l’anniversaire de Ganesh, dieu le plus populaire de la religion hindoue, les fidèles redoublent de dévotion. Hier matin, à l’intérieur du temple Sri Manicka Vinayakar Alayam du 17, rue Pajol (XVIIIe), des dizaines de personnes, réparties en deux files (d’un côté, les femmes; de l’autre, les hommes), sont venues bénir, en l’aspergeant d’eau, la statue du dieu à tête d’éléphant et corps d’enfant.

Pour s’attirer les bonnes grâces de cette divinité, l’un des prêtres, torse nu et vêtu du seul vesti (drap écru autour de la taille), a enduit la statue d’un mélange de miel et de canne à sucre avant de la rincer à l’eau.

25 000 à 30 000 personnes sont attendues

Indiens, Sri Lankais, Réunionnais, Mauriciens, Guadeloupéens, Anglais : demain, 25000 à 30000 personnes, pratiquants ou simples curieux, sont attendues pour l’anniversaire de Ganesh, dont la statue sera portée en procession sur un char. Accompagné de danseurs et de joueurs de flûte, le cortège partira à 11 heures du temple de la rue Pajol en direction des rues Marx-Dormoy et Ordener pour revenir à son point de départ à 15 heures.

Le budget de ces festivités hautes en couleur, qui attirent des fidèles de l’ensemble de la région parisienne, atteint 45000 €, financés notamment par les dons. « Mille cinq cents euros de fleurs arrivent d’Inde ce matin et nous en achetons aussi au marché de Rungis pour 1200 € », détaille Vaithilingam Sanderasekaram, fondateur du temple né au Sri Lanka il y a soixante-cinq ans et grand ordonnateur des cérémonies.

Seule ombre au tableau de cette grande fête : les trois prêtres qui auraient dû arriver en renfort cette semaine du sud de l’Inde sont restés là-bas, le consulat de France ne leur ayant pas délivré les visas demandés dès le mois de juin. Résultat : trois prêtres sri lankais et indiens devaient arriver hier soir de Londres pour les remplacer au pied levé.

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PARIS (XVIIIe), le 30 août 2009. Comme chaque année, la fête d’anniversaire du dieu à tête d’éléphant est l’une des plus spectaculaires. Une procession, avec une statue à l’effigie de Ganesh portée sur un char, défile dans les rues. | (LP/THOMAS SAMSON.)

La procession de Ganesh, qui aura lieu aujourd’hui dans le quartier de la Chapelle (XVIIIe), est l’une des fêtes hindoues les plus spectaculaires qu’il vous sera donné de voir à Paris. Depuis une quinzaine d’années, le rituel est immuable : à l’occasion de son anniversaire, une statue en résine à l’effigie de ce dieu à tête d’éléphant, tout droit sorti des studios de Bollywood, est portée en procession sur un char, au milieu d’une multitude de danseurs et de joueurs de flûte et de tambour.

Le cortège, très animé, partira ce matin à 11 heures du temple du 17, rue Pajol (XVIIIe) où il sera de retour à 15 heures, après avoir parcouru les rues Marx-Dormoy et Ordener et fait une incursion dans le Xe. Quelque 25000 personnes devraient participer à ce défilé haut en couleur.

Du camphre en l’honneur de ce dieu

Comme chaque année, le char de Ganesh, dieu le plus populaire de la religion hindoue, sera tiré grâce à des cordes par des hommes pieds nus et en tenue traditionnelle. A voir également le cortège, généralement très spectaculaire, des femmes coiffées de pots contenant du camphre fumant, en l’honneur de ce dieu réputé « maître des obstacles » qu’il contribue à lever. Ce défilé est aussi connu pour les offrandes offertes par les fidèles soucieux de s’attirer les bonnes grâces du dieu, à savoir des noix de coco qui sont brisées sur le sol au fil du parcours. Enfin, de petits autels sont placés devant les devantures des commerçants, dont certains offrent des boissons et des repas végétariens aux passants.

Le programme sur www.templeganesh.fr.

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Joli succès pour la célébration du dieu éléphant

Philippe Baverel | Publié le 29.08.2011, 07h00

XVIIIe , hier. Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, a été célébré comme chaque année. Parti du temple (rue Pajol), des danseurs ont défilé torse nu, suivis de femmes en sari portant sur la tête des pots en terre cuite dans lesquels brûlait du camphre. Sur le passage du char, des hommes ont brisé des noix de coco pour libérer les fidèles de leur orgueil. | (LP/PH.B.)

 

Des milliers d’Hindous majoritairement originaires du Sri Lanka et du sud de l’Inde ont participé hier à la procession en l’honneur de l’anniversaire de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant. Dans un tourbillon de couleurs vives parfumé de camphre et d’encens, le cortège a quitté à 11 heures le temple du 17, rue Pajol (XVIIIe) pour emprunter les rues Marx-Dormoy et Ordener au son des flûtes et des tambours avant de regagner son point de départ à 15 heures.

Il y avait 5000 personnes selon la préfecture de police; 40000 selon les organisateurs.

Un char portant un énorme éléphant en résine noire a ouvert le défilé, suivi de danseurs torse nu, puis de femmes en sari très coloré portant sur la tête des pots en terre cuite dans lesquels brûlait du camphre. Enfin est apparu le char de Ganesh — dont la statue était invisible sous les couronnes de fleurs — surmonté d’un dais orné d’étoffes rouge et blanc. Sur son passage, des hommes vêtus du vesti (drap autour de la taille) ont brisé des noix de coco disposées en petits tas sur le bord de la chaussée préalablement nettoyée à l’eau de rose. Par ce rituel, les fidèles entendent se libérer de leur orgueil.

Venue en train d’Ermont (Val-d’Oise) avec ses deux filles et son mari, commercial dans un hypermarché, Shakila, née à Pondichéry (Inde) il y a trente-trois ans, a offert aux prêtres accompagnant le char de Ganesh un plateau de fleurs de jasmin, de bananes et de noix de coco. Tout en cassant ces noix, le prêtre a aussitôt béni les fruits avant de les lui rendre. « Maintenant, nous allons les manger car ils sont bénis. Ce serait un parjure de ne pas les consommer », confie Shakila, rayonnante avec sa couronne de fleurs dans les cheveux.

Devant le magasin de prêt-à-porter de son père, Sapna — qui porte un diadème et des boucles d’oreilles en or — distribue des assiettes de riz et de lentilles en l’honneur du dieu Ganesh réputé « Maître des obstacles ». « Donner de la nourriture aux passants est un signe de solidarité », explique cette jeune fille d’origine sri lankaise. Catherine — employée de banque parisienne du Xe — et sa fille de 32 ans se régalent des beignets indiens et des pois chiches que vient de lui donner un commerçant. Habitante de Montrouge (Hauts-de-Seine), Cécile, qui à 41 ans se présente comme « catho-sceptique », vient fêter Ganesh tous les ans. « Cette procession me rend heureuse. Voir un tel spectacle est réjouissant, confie-t-elle. Franchement, les tambours de Ganesh, ce n’est pas pire que les pétards du 14 Juillet! »

 

Le Parisien

 

 

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