Paris se prépare à célébrer Ganesh l'hindou


Dépaysant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsque, après s’être déchaussé, on franchit le seuil du temple hindou Sri Manicka Vinayakar Alayam, le plus ancien de la capitale. Dans l’entrée, des affiches en tamoul tapissent les murs. Les parfums vous transportent.

Situé dans les quartiers nord de Paris (18e arrondissement), lové en fond de cour dans un coin de la rue Philippe-de-Girard, entre un terrain en friche et de hauts immeubles aux façades défraîchies, ce lieu d’à peine 60 m2 attire depuis 1985 des centaines de fidèles. Les rites hindous y sont célébrés quotidiennement, de la même manière qu’en Inde.

En ce mercredi, plusieurs prêtres, parés de colliers sonores et vêtus de tissus colorés, préparent le rite de 10 heures, au cours duquel ils déposeront lait, miel, fleurs et fruits devant les statues figurant les divinités. Des offrandes qui seront ensuite « purifiées par le feu », pour que la divinité puisse, selon la croyance, descendre dans son effigie. Ici, on vient surtout pour prier Ganesh , le dieu à tête d’éléphant et corps d’enfant, fils de la déesse Parvati et du grand seigneur Shiva, vénéré en Asie par des centaines de millions de fidèles.

40 000 personnes sont attendues

Ces jours-ci, les préparatifs de cette 13e fête parisienne du char de Ganesh, qui se déroulera dimanche 31 août dans le quartier, battent leur plein, mobilisant une trentaine de personnes. Une célébration incontournable pour les hindous. « Cela va être une grande journée ! », prédit Vaqhilinjam Sanderasekaram, fondateur du temple, en feuilletant avec fierté l’épais press-book qui ne cesse de s’étoffer au fil des ans, preuve de l’engouement populaire et médiatique qu’entraîne cette manifestation, la plus importante du genre en Europe.

« Nous attendons 40 000 personnes, curieux ou croyants, venus de région parisienne mais aussi de province et des pays voisins, Angleterre, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, et même du monde entier… L’an passé, nous étions 35 000. En fait, tout dépendra du ciel ! », poursuit ce Sri-Lankais d’origine. L’événement a un coût : entre 40 000 et 45 000 €, financés en partie par des dons. « Il nous a fallu faire importer d’Inde bananes, noix de coco, fleurs, sans compter la préparation des 20 000 repas qui seront distribués. »

Peu avant le départ du cortège, explique le fondateur, le macadam sera d’abord purifié à l’eau de rose. « En effet, indique-t-il, ceux qui tirent les chars marcheront pieds nus », comme le veut la coutume. En tête du cortège, des musiciens joueront des hymnes sacrés, suivis par des danseurs, des femmes portant des corbeilles de fruits, tandis que des noix de coco seront éclatées sur le sol au passage de la procession.

Et cette année, un éléphant en résine de 70 kg, «taille réelle» (sic), tout droit venu d’Inde, fera son apparition au cours de la fête. Avec près de 50 000 fidèles, la communauté hindoue francilienne affiche une réelle vitalité. À la fin de l’année, le temple de Ganesh devrait d’ailleurs déménager dans des locaux plus vastes, à 200 mètres de son adresse actuelle. Vaqhilinjam Sanderasekaram l’assure : « Ganesh fait tomber tous les obstacles ! »

François-Xavier MAIGRE

Itinéraire de la procession : départ 72 rue Philippe-de-Girard, (11 h-11 h 30), rue Perdonnet (11 h 30-11 h 50), rue du Faubourg Saint-Denis (11 h 50-12 h 15), rue Marx-Dormoy (12 h 15 à 12 h 45), rue Ordener (12 h 45 à 13 h 30), boulevard Barbès (13 h 30 à 14 h), rue Labat (14 h à 14 h 30), rue Marcadet (14 h 30 à 15 h), puis retour par la rue Ordener jusqu’au 72, rue Philippe-de-Girard.

Renseignements : www.templeganesh.fr

Photo : Un prêtre bénit les offrandes lors de la fête de Ganesh à Paris le 2 septembre 2007 (photo Valérie François)

 

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