40 000 personnes vont suivre le défilé de Ganesh à Paris

>Île-de-France & Oise>Paris|Benoit Hasse| 24 août 2018, 18h13 | MAJ : 24 août 2018, 21h21

LP/J.D.

Malgré un parcours réduit, les organisateurs s’attendent à une affluence record, ce dimanche, défilé en l’honneur du dieu hindou Ganesh.

Attention, profusion de couleurs, de senteurs, d’images dépaysantes… et cohue à prévoir ce dimanche dans le quartier de la Chapelle (Xe, XVIIIe). Pour la 23e année consécutive, la communauté hindoue de Paris y organise le traditionnel défilé de Ganesh, le dieu enfant à tête d’éléphant, fils de Shiva et principale divinité de l’hindouisme.

Le cortège — précédé d’un camion-citerne qui va « purifier » les rues à l’eau de rose, emmené par un char supportant une (petite) statue de Ganesh, et suivi de danseuses portant des coupelles de camphre enflammé sur la tête — pourrait attirer plus de 40 000 personnes. Les fidèles de la communauté francilienne (essentiellement des Tamouls originaires du nord du Sri-Lanka) bien sûr, d’autres qui viendront d’Angleterre, de Hollande ou d’Allemagne spécialement pour ce rendez-vous, mais

2 km au lieu de 4 km avant les attentats

Comme chaque année, le défilé (qui tient autant de la procession religieuse que du spectacle folklorique) s’élancera à 10 heures du temple Sri Manicka Vinayakar Alayam situé au n° 17 de la rue Pajol et organisateur de l’événement. Il y sera de retour vers 15 heures. Mais au terme d’un parcours qui a été réduit pour raisons de sécurité à 2 km (contre 4 km précédemment) depuis les attentats de novembre 2015.

« Cette année, nous avions demandé à la préfecture de police à pouvoir revenir au parcours qui prévalait avant les attentats, rappelle Subajini Rajkumar, secrétaire de l’association organisatrice et nièce du fondateur du temple hindoue de la Chapelle. Cela n’a malheureusement pas été possible. Il faudrait des effectifs trop importants pour sécuriser un défilé aussi long. »

Une décision difficile à comprendre pour beaucoup de commerçants tamouls (surtout côté XVIIIe) qui faisaient traditionnellement des offrandes à Ganesh lors du passage du dieu-éléphant devant leurs échoppes… et que le cortège évitera pour la 3e année de suite.

Les porteurs qui défilent torse nu n’ont pas peur du froid

« Certains d’entre eux sont venus au Temple pour nous reprocher de ne pas avoir assez négocié », note Subajini Rajkumar. « On peut comprendre leur déception. Mais la sécurité du défilé passe avant tout. On doit respecter les prescriptions de la préfecture de police », conclut-elle en espérant que la procession ne tournera pas à l’embouteillage de piétons sur un tracé aussi restreint.

Les conditions météo de dimanche ne sont en revanche pas un sujet d’inquiétude. La baisse attendue des températures pourrait être gênante pour les « porteurs » de la statue Ganesh, qui défilent torse nu en signe de respect pour la divinité. « Mais ils attendent tous ce moment avec tellement de ferveur que le froid ne les arrêtera pas », notent les organisateurs.

Avant de rappeler qu’en 2017 la pluie qui était tombée toute la matinée avait cessé sitôt que la statue de Ganesh était sortie du Temple.


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Le quartier de la Chapelle à l’heure hindoue

>Île-de-France & Oise>Paris|Benoit Hasse| 26 août 2018, 19h13 | MAJ : 26 août 2018, 19h33 |3

Des milliers de fidèles ont envahi les rues ce dimanche dans le quartier de la Chapelle pour suivre le parcours du dieu-éléphant Ganesh. LP/Benoît Hasse

Des milliers de fidèles, et autant de curieux, ont défilé dans le XVIIIe pour la fête de Ganesh, la divinité la plus vénérée du monde hindoue.

De la ferveur, des couleurs, des senteurs et une effervescence digne du sous-continent indien. Ce dimanche, le défilé de Ganesh — le dieu-enfant à tête d’éléphant considéré comme le plus important de l’hindouisme — organisé pour la 23e année consécutive dans la capitale a, une nouvelle fois, transformé le nord du Xe et le XVIIIe arrondissement en une véritable ville d’Inde ou du Sri Lanka.

Malgré un parcours raccourci pour raisons de sécurité, des milliers personnes ont envahi les trottoirs du quartier de la Chapelle pour suivre le char bariolé supportant la statue de Ganesh sur une petite boucle de 2 km (contre 4 km avant 2015). Autour du temple Sri Manicka Vinayar Alayam de la rue Pajol qui organise la procession, se sont massés les fidèles venus de « little Jaffna », le surnom du microquartier comprenant les rues Louis-Blanc, Perdonnet et le haut de la rue du faubourg Saint-Denis où les premiers membres de la communauté tamoule s’étaient installés dans les années 1980.

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Les femmes en sari portent des coupelles de camphre enflammé sur la tête. LP/Benoît Hasse

Mais il y a aussi des membres de la communauté indienne et sri lankaise venus de toute l’Ile-de-France ou même de Belgique et d’Angleterre spécialement pour l’événement… Et puis il y a aussi d’innombrables « touristes » plus attirés par le spectacle que par la dimension religieuse du rendez-vous.

Les femmes en sari portent des coupelles de camphre enflammé sur la tête. Des hommes, torse nu, tirent les différents chars du cortège, presque en transe. Et des musiques entêtantes s’élèvent des multiples sonos installées devant tous les commerces du quartier.

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Ces noix de coco safranées servent d’offrande au dieu.LP/Benoît Hasse

Dans la rue du Faubourg Saint-Denis, couverte de guirlandes de fleurs, les commerçants attendent le passage de Ganesh devant chez eux avec impatience. Tous ont dressé un petit Autel à la gloire de la divinité et ont fait provision de noix de coco safranées. La tradition veut qu’on les brise sur le sol en guise d’offrande au passage du dieu à tête d’éléphant.

« C’est important. Cela signifie que l’on ouvre son cœur à Ganesh », explique Kumar qui attend le passage de la procession, posté sous le métro aérien. Aucune chance que la divinité passe devant son restaurant… de l’Hay-les-Roses (Val-de-Marne). Alors il est venu en famille avec un stock de noix de coco (pour Ganesh) et de boisson et de nourriture à offrir aux passants. « J’en ai bien pour 500 €. Mais maintenant je serai sous la protection de Ganesh », se félicite-t-il.

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Les membres de la communauté indienne et sri lankaise venus de toute l’Ile-de-France ou même de Belgique et d’Angleterre. LP/Benoît Hasse

« C’est fou. On se croirait vraiment en Inde », note Cédric, 34 ans, un habitant du Xe, qui assiste à son 3e défilé de Ganesh. « A chaque fois c’est aussi impressionnant », explique-t-il en s’écartant un peu pour éviter les projections de lait de coco. Sa fillette, qu’il porte sur ses épaules, est impressionnée aussi… mais pas forcément ravie. « Ça casse les oreilles », finit-elle par lâcher alors que les musiques indiennes redoublent d’intensité dans les sonos alentour.

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Ce 23e défilé organisé à Paris suscite toujours autant de ferveur. LP/Benoît Hasse


 






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