Pratique de la Puja

 

L'hindouisme est un océan. Rien n'est fixe et les étapes de la pûjâ peuvent varier d'une école à l'autre, d'une personne à l'autre. C'est vrai que, bien souvent, on parle de "shodashopachâra pûjâ" - la vénération en seize étapes mais celles-ci peuvent se subdiviser ou au contraire se regrouper.

. Bien sûr, il y a des variantes entre le Tamil Nâdu et le Sri Lanka ou encore la Malaisie et la Réunion. En ce qui concerne les saisons, les prêtres indiens gardent les saisons de l'hémisphère nord dans le "sankalpa" (intention de prière)

Au niveau des mudras (gestuelles), les officiants ont des techniques bien précises mais, par contre, les fidèles ont chacun leurs pratiques. Se tapoter les tempes et se tirer les oreilles sont des mudras du sud de l'Inde. Paraît-il c'est pour faire rire Ganesh !!! Mais c'est aussi un moyen de concentrer son attention sur sa prière.

Les prosternations dépendent aussi du choix des fidèles. Dans le sud de l'Inde, les hommes en général font l'ashtanga namaskâram (huit points du corps qui touchent le sol (deux pieds, deux genoux, deux mains, poitrine et front) mais parfois certains se mettent à plat ventre et les bras dans le prolongement du corps. Cela implique la soumission totale (sharanam). Pour des raisons de bienséance, les femmes se mettent à genoux et amènent leur front au sol. C'est ce que font les hommes aussi, en général, dans le nord de l'Inde.


Théoriquement, on salue son égal avec les mains au niveau du cœur ; on salue un maître spirituel avec les mains jointes sur le front et on vénère la divinité avec les mains au-dessus de la tête car le Divin transcende tout. Là encore, ce sont plus des pratiques du sud de l'Inde que du nord. 


A la fin de la pûjâ, en général, les officiants distribuent le prasâdam (mets bénis) et le tirtham (eau consacrée). Souvent le prasâdam est remplacé par de la cendre sacrée (vibhouti ou bhasma). Les prêtres orthodoxes ne touchant pas les autres personnes, ils laissent tomber le prasâdam dans la main du fidèle et parfois les prêtres moins orthodoxes appliquent le vibhouti directement sur le front de fidèles. Normalement, tous les hindous portent quelque trace sur le front. Les shivaites tracent trois traits horizontaux symbolisant les trois états de conscience (veille, rêve et sommeil) ainsi qu'un point rouge (du vermillon appelé kumkumam) indiquant la vie ou l'énergie. Les vishnouites (tels les Hare Krishna) font une sorte de V sur leur front avec de la pâte de santal et un trait rouge au milieu. Mais souvent, les hindous forment un point au milieu du front avec de la pâte de santal, de la cendre sacrée et du vermillon. Le point au milieu du front symbolise le 3ème œil car avec nos deux yeux physiques, nous ne voyons que les formes et les couleurs et avec notre intelligence nous interprétons ce que nous voyons.... d'où la notion de 3ème œil. 



Dans l'hindouisme, il y a deux éléments purificateurs : le feu et l'eau. Le feu peut être présent dans le rituel sous la forme de rites védiques appelés "yâgas ou homas" où on fait des offrandes dans un brasier. Mais le feu est surtout présent dans le temple sous la forme de lampe à huile ou de camphre allumé qui apporte la lumière, symbole de connaissance.

Le lait est un liquide donc purificateur et sa couleur blance renforce ce sens de pureté.


Swami Advayananda

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